Diplômé en 2019 de l’école des Beaux-Arts de Montpellier, Gaetan Vaguelsy vit et travaille aujourd’hui à Sète. Originaire d’Ile-de-France, il arrête ses études au lycée, et commence son errance dans la street. Embrassé par cet univers, il commence le “graph” avec son groupe d’amis d’enfance, son dit crew. Non attaché à la notion de “street art”, il pratique d’abord le graffiti vandale comme un sport extrême, sans prendre en compte le regard d’un spectateur mais uniquement celui de ses pairs. C’est sur les trains, les murs, les métros qu’il vaporise son nom ou blaze avec les membres de son crew, sa bande ou son équipe. Les premiers questionnements s’installent, si le graffiti est un exutoire alors la peinture est salvatrice. Il quitte peu à peu son quotidien de peinture citadine sauvage pour intégrer, à force d’acharnement, les Beaux-Arts de Montpellier. Sa formation commence et il se donne pour objectif de rendre hommage à la culture du graffiti. C’est à ce moment là, que son travail pictural commence à se construire autour du mélange des cultures et des symboles. L’intention première n’étant pas de proposer une copie de graffiti dans une galerie, mais plutôt d’honorer les cultures de la rue à travers le white-cube.
Il élargit son thème et ses sujets pour peindre une jeunesse plurielle autour d’idées communes: la joie, la fraicheur et les doutes. À travers l’œuvre hyperréaliste de Gaetan Vaguelsy, le naturel d’une jeunesse animée de promesses et de vitalité éclate sur la toile où tout est possible, les codes sont brisés. Il narre et conte une situation ou plutôt une station, une étape de la vie, un moment singulier. La naissance d’un enfant qui nous est cher, comme celle de l’enfant qu’ont adoré Les rois mages (2021). Le jeune Osama Elha, cabrant son Yahama 250 YZ, (Le cavalier à la rose, 2022) prenant une posture qui rappelle Bonaparte sur sa monture, dans un égo-trip par Jacques-Louis David. Rien n’est imaginé, tout est imagé. C’est son quotidien qui est peint. Les gestes usuels laissés au hasard sont ici sublimés. Le commun devient sacré.
Gaétan Vaguelsy au delà du peintre devient le poète, au delà d’une technique remarquablement précise, il donne à voir une vision nouvelle de “son” monde. Les supporters-ultras, les bikers vandales en motocross sans casques sur une autoroute, ou les jeunes-gens en survêtement tri-bande, sont invités au débat de la peinture contemporaine à la manière des maîtres anciens. Survêtements, bobs, sneakers peints à l’huile sur toile de lin, s’allient aux lys et à l’ancolie. Ils sont les nouveaux codes qui parlent aux jeunes de toutes classes sociales. Voici les attributs et ornements actuels incarnant les symboles de pureté, royauté, puissance et plaisir. C’est ici qu’opère la poésie de l’hyperréalisme dans son oeuvre.