Y lo que me falta me lo imagino Et ce qui me manque, je l'imagine Marcos Carrasquer
Exposition personnelle du 8 octobre au 13 novembre 2022
Quel meilleur titre pour un artiste ! Tout ce qui manque à son univers, à sa pensée, Marcos Carrasquer se l’imagine et va le peindre et le dessiner pour nous. Marcos Carrasquer trouve par la peinture à remettre un peu d’ordre dans cette société emprise de confusion. Il trouve alors le moyen de nous « portraiturer » avec un humour sans faille. Et comme il le souligne, aucune de ses œuvres ne peut malheureusement dépasser notre réalité quotidienne. Sa peinture est alors la conscience de notre société. Ce n’est pas l’artiste qui y est dépeint, mais nous face au monde. L’oeuvre de Marcos Carrasquer analyse parcimonieusement les enchevêtrements de la vie. Et on lui pardonnera de nous épier avec autant de bonheur, de nous décortiquer avec autant de malice, de faire de nous sa matière première. Marcos Carrasquer a cette aisance de l’analyse, de regarder avec dérision notre époque, et de digérer, recracher nos travers avec une dextérité du pinceau et de la plume et une maitrise du détail. Il dresse alors la peinture comme un arme de l’intelligence, il est le meilleur interprète de nos angoisses, car il nous ouvre les yeux, et nous met à nu dans notre époque. Tout n’est pas beau à voir, et cette arme peut faire mal, car nous ne sommes pas dans la peinture de fiction, mais quelle ironie ! Quel éclairage ! Que de vérités ! Sur les êtres humains, sur notre histoire, notre société, notre culture. Quelle puissante liberté d’expression ! Une œuvre qui nous permet de ne pas oublier, et qui nous aide à ne pas devenir trop vite des fantômes, et enfin, de nous permettre de comprendre à quoi sert un artiste.
” Oui, j’assume. Je ne suis pas trop peace & love dans mon travail. Trop de gens vont arriver à l’heure de mourir sans n’avoir rien donné à autrui. Ils auront passé leur vie et à gagner leur croûte en s’emmerdant et à rendre misérable la vie des autres. Ce sont des indivudus sans empathie, narcissiques, dénués d’âme. Secs. Peindre leur cruauté avec cruauté c’est leur rendre la pareille, avec mes moyens qui sont la peinture et le dessin. Il y a du recul et de la dérision comme vous dîtes, c’est un réflexe de santé mentale, peut-être. J’essaie d’éviter une lecture trop simpliste, mono couche, qu’on pourrait résumer en une ligne du genre : – oui, c’est intéressant, ici le peintre dénonce le DRH de telle ou telle entreprise. C’est pour frapper plus fort et faire plus de dégâts. ”