Yto Barrada – Pavillon France – La Biennale di Venezia en 2026
Yto Barrada, ‘Untitled (Unruly Objects. Thérèse de Rivière Mission © musée du quai Branly Jacques Chirac)’, 2016. 24
Galerie Polaris
15, rue des Arquebusiers
75003 Paris
Tél. +33 (0)1 42 72 21 27
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Du mardi au samedi de 11h à 19h + 1 dimanche sur 2
From Tuesday to Saturday from 11 am to 7 pm + Sunday 2 – 6 pm
Exposition personnelle du 12 décembre 2020 eu 7 février 2021
Si de nombreux changements s’opèrent en peinture depuis plusieurs années, Speedy Graphito poursuit avec constance et cohérence une recherche picturale qu’il a commencée il y a 35 ans.
Sa dernière série Speedy Graphito vu par Speedy Graphito présente un ensemble de tableaux et œuvres sur papier dans lesquels il revisite son célèbre personnage crée en 1985, le Speedy.
C’est en 1984 que Speedy Graphito commence à s’exprimer dans les rues en bombant sur les murs au pochoir son personnage que le public nommera
le Speedy, lequel sera décliné par son auteur dès 1985 en ange, en démon, en cavalier (pour la ruée vers l’art). Ce personnage passera de la rue sur la toile en atelier mais continuera encore pendant quelques années à se montrer sur les murs de Paris.
Toujours hanté par cette nécessité intérieure de l’artiste, Speedy Graphito a toujours été libre d’agir comme il le souhaite, et le reste suivant ses envies, ses recherches et ses expériences picturales. S’étant toujours affranchi de l’obligation de représentation, en habitué de l’image médiatique et de l’histoire de l’art, il libère la surface de l’illusion de la figuration. Il ne s’agit plus de reproduire la réalité visible, mais de représenter toutes les strates de l’évolution de sa peinture depuis ses débuts.
Dans cette dernière série, il accentue les formes libres et les couleurs pures, comme si l’esprit devait triompher enfin sur la matière, en prônant le détachement de la forme pour s’attacher à la question du contenu artistique. Par l’utilisation (depuis quelques années) de l’absence de contours, accompagnés ici d’un entrecroisement de lignes et de couleurs l’artiste suggère une liberté d’expression, mais qui est en fait très étudiée.
Digne représentant du cosmopolitisme et de l’énergie appartenant au street art,
Speedy Graphito a toujours considéré que la couleur est investie d’un rôle primordial.
Dans ses derniers tableaux, celle-ci est intégrée comme le point central de ses préoccupations. Elle devient elle- même forme. Le Speedy, personnage principal dont la forme se devine dans chacun des tableaux a été, est, et restera dans son œuvre comme une métaphore de l’artiste, comme l’est aussi le lapin lapinture apparu dès 1986.
S’interrogeant sur la présence de l’œuvre dans l’œuvre (motif récurrent chez Jan van Eyck, Rembrandt, Vermeer, Velázquez Picasso, ou Magritte), il délimite aussi bien l’existence d’une œuvre, que la présence d’un être. Mais ici Speedy Graphito se réfère à sa propre création, à ses propres créations de ses débuts d’artiste. Il ne revient pas au point de départ. Au contraire, en se penchant sur ses premières œuvres, Speedy Graphito nous interroge et se projette vers le futur de sa propre peinture.
Le tableau Architexture est dominé au centre par un visage féminin, installé entre les divers aplats de bleu, de jaune, de rouge et de blanc, tandis que la tête du personnage Speedy se détache sur un fond de ciel nuageux nous indiquant comme un itinéraire pour le regard.
Dans Construction, le tableau est réalisé à partir de chocs colorés, ici le jaune et le rouge, servant la forme du personnage Speedy, mais aussi d’entrecroisement de l’histoire de l’art, exprimant la lutte contre le chaos dont procède toute création.
À armes égales est composé de bandes de couleur en diagonale et de diverses formes figuratives s’articulant autour du personnage, comme une multitude de couleurs dans lesquelles notre regard tente de saisir la composition finale. La zone centrale plus claire de laquelle ressort la silhouette du Speedy semble faire rayonner autour d’elle les couleurs et formes diverses comme un prisme difractant la lumière avec ses contours, difficilement déchiffrables.
Dans Escapade, le jeu subtil et indécidable de plans se double de l’insertion centrale de la figure d’une tête de lapin (autre symbole utilisé par l’artiste depuis 1986), laquelle est incrustée dans la tête même du personnage central. Cette composition s’organise en aplats sans contour, créant un espace sans profondeur. Mais l’équilibre qui s’en ressent invite à penser que, pour Speedy Graphito, les affrontements de couleurs de jadis ont laissé la place à un ensemble de formes qui évoque la liberté du rêve. (« Je ne fais que décloisonner pour libérer le regard des idées toutes faites »1 )
Dissocier les formes des couleurs devient un exercice pour le spectateur : les formes sont précises, les couleurs deviennent acteur et contour, en se dispersant dans l’espace comme des vibrations sonores, tout en provoquant malicieusement et pour notre plus grand bonheur la perte de nos repères, en brisant l’uniformité en d’innombrables fragments qui se divisent et se multiplient dans l’espace de la toile.
Ces formes elles-mêmes contribuent à des réminiscences figuratives d’artistes cités (Fernand Leger, Roy Lichtenstein, Jean-Michel Basquiat Andy Warhol, Tom Wesselman, Joan Miró, Keith Haring…), chacune des nouvelles compositions montrant le rôle de l’intériorisation, de l’appropriation, de reprise et de transformation dans le processus créateur, reliant comme un continuum organique les styles et les époques traversés par l’artiste.
Ces toiles complexes manifestent une nouvelle inspiration dans des couleurs acidulées, comme un hymne à l’Art, replaçant l’artiste encore et toujours au cœur de ses problématiques artistiques, et de celles de son temps : l’universalité de la peinture.
C’est cette multitude harmonieuse qu’exprime ici Speedy Graphito, au plus haut degré de son art, la couleur, enserrée par son seul tracé, s’organise néanmoins en un système de résonances, où microcosme et macrocosme se répondent. Les couleurs éclatent, la lumière se répand dans de complexes compositions, où détails et nuances se superposent.
Mais le mieux est encore d’oublier toute référence au réel pour se laisser transporter par l’émotion.
1 Extrait de l’interview de Laurent Goumarre « Do you want to save » in Le Musée imaginaire de Speedy Graphito – Edition in Fine – 2019 – à l’occasion de l’exposition personnelle de l’artiste à l’Hôtel des Arts de Toulon.
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