Etienne Armandon nous parle dans ses œuvres de la dramaturgie d’une couleur, voire de la dramaturgie de la peinture elle-même.
Aimant à citer Edmund Burke ** Etienne Armandon s’est fait sienne cette phrase « l’attention se porte moins sur la composante paysagère (…) que sur la totalité du paysage ».
Car l’artiste ne cherche pas la couleur pour reproduire ce qu’il a devant ses yeux, ni à réussir un quelconque équilibre chromatique, il projette la couleur pour répondre au paysage, comme dans un dialogue, entre ce qui existe et ce qui est fantasmé ,mais aussi ce qui est analysé, interprété, dompté, digéré.
À l’opposé, un petit nombre de toiles ont été réalisées en intérieur, comme cette étonnant et drolatique tableau « lampe et œil » qui semble nous faire un clin d’œil à la paisibilité de l’atelier, où l’artiste peut alors, maître de ses visions, et de son environnement, laisser libre court à une peinture rythmée par ces formes géométriques .
De profonds changements sont survenus dans l’œuvre de l’artiste. Les premiers aplats réalisés il y a plus de dix ans ont donné naissance ensuite à une peinture plus matiérée, striée au pinceau, puis enfin la matière de la peinture elle-même devient sujet de l’œuvre.
* Extrait : “Il n’est pas nécessaire que tu sortes de ta maison. Reste à table et écoute. N’écoute même pas, attends seulement. N’attends même pas, sois absolument silencieux et seul. Le monde viendra s’offrir à toi pour que tu le démasques, il ne peut faire autrement, extasié, il se tordra devant toi.”
** Philosophe irlandais du XVIII eme siecle