C’est une nouvelle pièce écrite et peinte que joue aujourd’hui Gaétan Vaguelsy avec cette série réunie sous le titre allégorique des Naïades de la ville. Cette série inspirée de moments partagés sur des rives de l’Hérault dans les Cévennes, est à découvrir comme un récit contemporain.
Elle s’ancre dans une volonté d’un réalisme poétique. L’hommage est rendu à Ronan, Ulrich, Jordan, Romain, Marius, Youri, Ombry, Lucas…ses amis de toujours, ses fidèles modèles, ses héros du quotidien. Jamais Gaétan Vaguelsy n’aura montré autant de tendresse, non sans un humour sous-jacent, envers ces personnages et leurs joies.
La série des naïades est une série qui respecte la réalité extérieure ne recherchant pas la perfection, mais une réalité poétique. La mise en scène des personnages est soutenue par la qualité picturale et brille par sa rigueur. Sans volonté d’effet photographique, Vaguelsy caresse les paysages avec ses pinceaux, lesquels flânent dans les branches, glissent sur l’eau, s’attardent dans la roche, effleurent les peaux, donnant à l’ensemble le velouté du plaisir de peindre. Chaque tableau devient pour nous spectateurs, une exploration où la sensualité de la peinture nous guide au travers des paysages conçus comme des décors antiques.
Sa peinture évoque une luminosité certaine des moments évanescents de partage où le temps semble s’être arrêté. Gaétan Vaguelsy peint l’incarnation de sa jeunesse, qu’il met en avant, pour la faire sortir de son invisibilité. Presque esquissés en images iconiques, ces nouvelles naïades, sont les miroirs contemporains de Frederic Bazille, Ingres, Cézanne, jusqu’à David Hockney. Les révérences de Vaguelsy pour cette forme d’art résonnent à travers cet hommage à la tradition figurative.
Quelques détails ironiques, ponctuent certains tableaux, entre clin d’œil et parodie, à l’exemple du tableau Naïade à la pastèque, ou celui de Naïade aux fraises tagada. Chaque tableau est animé par un kaléidoscope d’allusions à la culture pop et converge harmonieusement dans un crescendo de maîtrise picturale, témoignant de la finesse narrative de Vaguelsy. L’âge des possibles et de l’insouciance. Tout comme les naïades, les personnages dansent et vivent sur la toile au rythme du jour qui passe et de leur propre existence.
La qualité d’un peintre résulte toujours de la manière dont il nous raconte une histoire. Ici, la maîtrise de la technique, la sensualité de la peinture, l’humour décalé, tout s’enchaîne pour construire un œuvre picturale forte et singulière.
https://galeriepolaris.fr/wp-content/uploads/2025/02/enfant-aux-cerises-compressed-2.mp4 L’enfant aux CerisesLassana Sarre Exposition personnelle 8 FÉVRIER – 15 MARS 2025 La galerie Polaris est