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Galerie Polaris

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Les mains fertiles – Sara Ouhaddou
vue de l'exposition "les mains fertiles" Sara Ouhaddou
©Younes Lagrouni

les mains fertiles
Sara Ouhaddou

Exposition personnelle
25 novembre 2024 – 11 janvier​ 2025

Lune, Oh lune!
qui fait et défait les saisons
toi dont la toute puissance donne à la Terre les nuits qui engendrent la fécondité.

 

Mririda N’Ait Attik

 

 

rien n’appartient à personne
tout est question d’échange

Sara Ouhaddou

 

 

Nourrie d’une double culture franco marocaine, Sara Ouhaddou réalise ses projets à partir de rencontres culturelles et artisanales principalement au Maroc mais aussi au Japon où Sara a réalisé plusieurs séjours auprès de maîtres artisan.e.s, en Italie, aux Etats-Unis et en France….

Car pour Sara Ouhaddou, chaque création dans son parcours artistique renvoie à une personne avec laquelle elle travaille en étroite collaboration. Ses premières enseignantes en art ont été ses tantes Marocaines, qui étaient toutes artisanes spécialisées dans le tissage, la couture, ou la broderie… Ce sont ces rencontres, accompagnées de croisements et de mutations que l’artiste reprend et expose régulièrement pour réécrire les liens qui unissent ses deux pays d’origine, le Maroc et la France

vue de l'exposition "les mains fertiles" Sara Ouhaddou
©Younes Lagrouni

 

Ce qui intéresse avant tout Sara Ouhaddou, c’est cet échange avec l’artisanan.e, en travaillant en commun sur les matériaux à disposition. Car si l’artisanat est pour l’artiste un moyen d’étudier la société, les gens, le pays, c’est aussi un moyen de comprendre comment ces objets circulent. Quand Sara Ouhaddou nous propose de regarder une œuvre réalisée à base de vitrail, ou de céramique, ou de tissage, elle nous propose d’observer l’histoire des personnes qui sont derrière. Cette démarche collaborative lui permet de trouver de nouveaux outils, de nouveaux protocoles pour aboutir à des solutions qui permettent de dépasser ses/leurs limites, et de compléter les savoir-faire souvent en voie d’extinction. Ce travail doit être vu comme un acte de résistance, face à une globalisation qui touche toutes les couches de la création. Une résistance dont le but est d’aboutir à un nouveau processus créatif. Processus qui permet à l’artiste de remettre en cause à chaque rencontre son propre travail, et de se réinventer.

Faire dialoguer l’art contemporain et l’artisanat est un moyen pour faire apparaître tout ce qui existe, et tout ce qui est caché. Elle suspend le sens de l’objet pour lui attribuer plusieurs significations. Depuis 2013, Sara Ouhaddou met en place des ateliers dans différentes régions du Maroc. S’intéressant aux contextes qui sont les plus touchés par l’appauvrissement de la culture locale, elle a réalisé entre autres, avec les habitantes du village de Ait Souka à 1800 mètres d’altitude dans le haut Atlas, des tissages de couvertures en laine pour protéger du froid les maisons construites en terre. Ou dans la vallée de l’Ourika pour y réaliser ses pièces en céramiques. Ou bien encore à Tétouan où elle a passé plusieurs semaines avec les dernières jeunes héritières de l’art de la broderie (série woven/unwoven 2017)… et au Japon en travaillant la céramique auprès de maîtres, et récemment en Italie pour y travailler le bois à Gherdëina.

 
 
vue de l'exposition "les mains fertiles" Sara Ouhaddou
©Younes Lagrouni
vue de l'exposition "les mains fertiles" Sara Ouhaddou
©Younes Lagrouni
vue de l'exposition "les mains fertiles" Sara Ouhaddou
©Younes Lagrouni

Sara Ouhaddou a commencé en 2015 à croiser la poésie orale Amazigh, (expression de la cosmogonie des Berbères) avec la traduction écrite Arabe. Ainsi en récupérant la géométrie arabo-musulmane de la langue, elle créé sa propre police de caractère qu’elle fait évoluer en fonction des œuvres à réaliser, telle une nouvelle langue universelle. Elle souligne ainsi à cette occasion la singularité de sa langue natale. Le langage comme lieux d’expression du mouvement des identités.

Que ce soit dans la série des papiers Etudes ou pour l’œuvre/installation en vitrail Il y en a toujours un au-dessus, Il y en a toujours un en-dessous , d’après les textes de la poétesse Mririda n’Ait Attik (poétesse amazighe ayant vécu au XIXèm dans le Haut-Atlas) dans laquelle, elle met en tension la clairvoyance de la poésie Amazigh sur le fonctionnement du monde, avec l’histoire commerciale de l’art du verre dans la région Moyen-Orient / Afrique de Nord et les langages Arabe et Amazigh.

Sur les 4 vitrines de la galerie s’étend l’œuvre réalisée toujours à partir du poème de Mririda n’ait attik

Ou encore pour les deux œuvres en céramiques Partition 5 et Partition 6 sur lesquelles Sara Ouhaddou a retranscrit cette fois-ci les sons des percussions jouées par ses oncles sur les chants de Mririda N’Ait Attik.

Pour le bas relief en bois les mains fertiles, Sara Ouhaddou a créé un décor inspiré par les mots de Mririda N’Ait Attik. Les sculptures, qui représentent des animaux indigènes de Val Gardena, (Italie où a été montrée la pièce à l’été 2024) tels que des ours, des serpents, des loups, des renards et des aigles, s’inspirent de l’art de la poterie zoomorphe, pratiqué dans les montagnes de l’Atlas au Maroc depuis l’époque néolithique. Traditionnellement modelées en argile (ou en bois, à Val Gardena) par les femmes devant les fours à pain ou les feux où l’on cuit les aliments, ces figures simples et intemporelles peuvent servir de jouets, d’amulettes et de protecteurs pour les petits enfants.

Pour les deux diptyques en vitrail : Fantasia, l’art de la cavalerie et Tbourida, l’art de la cavalerie, Sara Ouhadou souligne que les verres venus au départ d’Andalousie et ensuite remplacés par le verre colonial français, nous racontent l’histoire politique et commerciale du Maroc, mais aussi l’évolution de la vie des médinas. C’est l’histoire du monde, la géopolitique de l’artisanat qui fait la matière de son travail. Chaque atelier est un espace de déconstruction, l’artiste y superpose : histoire, archéologie, anthropologie, économie, comme un espace de rencontre et de réflexion.

Ces espaces sont alors des lieux d’expérimentation où les œuvres que crée l’artiste en collaboration avec ces communautés, peuvent être considérés comme des outils d’émancipation.

Les deux tapisseries Aïn Karma, l’Hiver et Aïn Jamâa, l’Été représentent l’une l’hiver avec ses champs de figuier dans le village de son père , l’autre la récolte en été du village de sa mère . Les petites céramiques cousues qui représentent les habitants des villages, symbolisés par la forme des fleurs de la broderie de Tétouan, ne sont pas sans nous rappeler la représentation des paysans dans les estampes de Katsushika Hokusai.

vue de l'exposition "les mains fertiles" Sara Ouhaddou
©Younes Lagrouni
vue de l'exposition "les mains fertiles" Sara Ouhaddou
©Younes Lagrouni
vue de l'exposition "les mains fertiles" Sara Ouhaddou
©Younes Lagrouni
vue de l'exposition "les mains fertiles" Sara Ouhaddou
©Younes Lagrouni

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