Les sujets sont souvent esquissés par des ombres, utilisant des couleurs osées, comme si l’artiste voulait s’échapper des règles de la peinture. Lassana Sarre fait cohabiter la sérénité des visages, avec la virtuosité du mouvement des sujets. Tout semble en suspension, figé dans le temps. L’effet étant accentué par une technique précise et exigeante de la peinture.
On ne peut que se laisser happer par ces regards. Car c’est l’âme de ses sujets que Lassana Sarra veut peindre. Âme et sentiments qu’il réussit à capter avec subtilité, par un profond respect qu’il témoigne à ses modèles. Et ces sentiments perçus par l’artiste, il nous les partage pour que chacun d’entre nous puisse s’y raccrocher.
Ces histoires qui nous sont contées, sont celles du, des, personnages représentés. Lassana Sarre ne peint pas des portraits au hasard, ils ont chacun quelque chose à nous transmettre. Gordon Parks* écrivait «la vérité d’un homme n’est pas toujours affichée sur son visage«. Et c’est avec cette remarquable faculté d’extrospection, que l’artiste nous transmet cette charge émotive par petites touches, comme un conteur qui utiliserait l’image plutôt que la voix.
En s’appropriant son Histoire, en la mêlant à celle de ses modèles, Lassana Sarre encadre son vécu et mène un débat intérieur comme en miroir.
*Gordon Parks – américain – photographe, réalisateur, journaliste, romancier 1912 – 2006