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Je te rends ce qui m’appartient / Tu me rends ce qui t’appartient – Sara Ouhaddou

Je te rends ce qui m'appartient / Tu me rends ce qui t'appartient - Sara Ouhaddou

Exposition personnelle du 13 février au 26 avril 2021

 

Sara Ouhaddou présente à la galerie Polaris le résultat d’un projet développé pour et au Musée d’Histoire de Marseille, lors de Manifesta 13 (septembre-novembre 2020).

Sara Ouhaddou / Vue de l’exposition / « Je te rends ce qui m'appartient, tu me rends ce qui t'appartient » / 2021 / Galerie Polaris
Sara Ouhaddou / Vue de l’exposition / « Je te rends ce qui m'appartient, tu me rends ce qui t'appartient » / 2021 / Galerie Polaris

Sur des étagères semblables à celles des réserves de musée, Sara Ouhaddou dispose l’une des formes architecturales les plus anciennes et partagées par de nombreuses civilisations : la colonne.

 

En s’approchant de ces blocs de colonnes on découvre d’étranges formes qui semblent vouloir s’en échapper : des corps étrangers en céramique y sont fichés. Ces colonnes faites de savon de Marseille, (héritier du savon d’Alep (Syrie)), évoluent avec le temps. En perdant de son humidité, le savon laisse apparaître des éléments en céramique tels des ossements que l’on découvre dans les tourbières ou sur les champs de batailles. Leur apparence oscille entre la colonne et le bloc de terre prélevés sur le site de fouilles archéologiques, attendant d’être analysés. Ces éléments, organiques et minéraux, sont le fruit des savoirs échangés au Moyen Âge entre le monde arabo-andalou* et Marseille, témoignant de l’intérêt de l’artiste pour les récits méconnus ayant créé des liens entre les civilisations.

 

Sur d’autres tables sont disposés certains de ces fragments en céramique, évoquant ainsi autant l’étal de marché que la table de travail de l’archéologue, le présentoir d’objets de luxe que la vitrine du musée. Ces objets sont les profilés de la section du musée d’Histoire de Marseille dédiée au four de Sainte-Barbe, datant du XIIIème siècle, retrouvé dans la colline des Carmes. Ce four atteste de l’existence d’un quartier de potier.ères arabo- andalous.es qui, pendant plus d’un siècle, ont produit des objets de consommation courante dont nous retrouvons encore les formes dans certaines cuisines. Sa présence, son histoire et son traitement muséographique ont été les points de départ du projet développé à Marseille par Sara Ouhaddou pendant plus d’un an.

Sara Ouhaddou / Vue de l’exposition « Je te rends ce qui m'appartient, tu me rends ce qui t'appartient » du 13 février au 27 mars 2021 à la Galerie Polaris / © Rebecca Fanuele
Sara Ouhaddou / Sans titre / untitled / Encre pour sérigraphie sur papier / Ink for silkscreen on paper / Unique piece / 2020 / 330 x 160 cm

La série Al Kalima est une série de 10 pigments dilués sur papiers japonais, Al Kalima (le mot), dans le sens philosophique – son rôle, sa représentation, en référence à l’outil politique et identitaire de la langue et des mots écrits en opposition à ceux qui ne se sont jamais écrits.

Cette série est à l’origine de l’oeuvre Deux astres, au déséquilibre, se brûlent exposée au Palais de Tokyo en 2020 dans l’exposition curatée par Abdellah Karroum, Notre monde brûle.

Elle est une étape clé dans le travail de Sara Ouhaddou. En commençant dès 2015 à croiser la poésie orale amazigh** avec la traduction écrite arabe et en récupérant la géométrie arabo-musulmane de la langue arabe, l’artiste crée sa propre police de caractère qu’elle fera évoluer, soulignant à cette occasion la singularité de sa langue natale. Ce système, nouveau langage visuel croisé et superposé, provenant lui-même de la géométrie islamique, mélange les formes et les mots, en peinture, en sérigraphie et en sculpture.

* L’arabe andalou, également connu sous le nom arabe d’al-Andalus, arabe espagnol ou arabe hispanique, était un dialecte de la langue arabe parlé dans les terres d’al-Andalus, vaste territoire musulman qui comprend la péninsule Ibérique et le sud de la France.

** Les Berbères ou Amazighs, en berbère Imazighen, signifie à la fois les gens libres et les gens nobles. Ils sont répartis dans une zone s’étendant du Maroc à l’Afrique de l’Ouest.

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