L’art de la céramique a connu une renaissance notable ces dernières années, mêlant traditions millénaires et innovations contemporaines. L’exposition actuelle met en lumière les œuvres de deux jeunes céramistes, Chiara Bonato et Quentin Marais, dont les créations explorent des horizons stylistiques et conceptuels distincts. Ces deux jeunes artistes ont été sélectionnés par Bernard Utudjian, dans le cadre du salon de la céramique contemporaine C14, dont l’un des prix étaient une exposition en galerie.
Chiara Bonato
Chiara Bonato, s’est rapidement imposée sur la scène artistique avec ses sculptures caractéristiques. Ses œuvres, principalement des formes oblongues, semblent s’étirer et se lover contre les murs ou s’étendre nonchalamment sur le sol ou sur des socles. Ces formes, aux courbes délicates et organiques, évoquent une sensualité palpable, rappelant les mouvements fluides du corps humain.
Les sculptures de Chiara Bonato ne sont pas simplement des objets d’art, elles se présentent des expériences sensorielles. En se promenant dans l’exposition, le spectateur est invité à ressentir les variations subtiles de textures et à admirer les nuances de la glaçure qui capturent la lumière de manière presque hypnotique. Les œuvres de Chiara Bonato incarnent une poésie silencieuse, où chaque courbe et chaque pli racontent une histoire de douceur et de mouvement.
L’emplacement de ces formes oblongues le long des murs et sur le sol crée un dialogue unique entre l’œuvre et l’espace. Les pièces semblent vivre et respirer, transformant l’environnement architectural en un écrin vivant.
Quentin Marais
À l’opposé stylistique de Bonato, Quentin Marais se distingue par une approche résolument ironique et déroutante. Ses créations, bien que s’inspirant des codes du design, défient toute catégorisation précise. Quentin Marais joue avec les formes et les volumes de manière à déstabiliser le regard et à provoquer une réflexion sur la nature même de l’objet.
Les pièces de Quentin Marais, souvent déconcertantes, possèdent une esthétique minimaliste et épurée. Cette ambiguïté intentionnelle force le spectateur à questionner la relation entre forme et fonction, entre art et utilité. Des objets qui semblent familiers à première vue, mais dont la fonction échappe à toute logique, et cessent d’être identifiables. Chaque pièce devient ainsi une énigme visuelle, que le spectateur est invité à déchiffrer sans jamais obtenir une réponse définitive.