Ce titre de la nouvelle exposition de Marcos Carrasquer pourrait nous renvoyer aux contrôles des frontières, il rappelle et impose l’impuissance face à l’autorité. Mais ici il s’agit de l’artiste Marcos Carrasquer, alors si on lui demande d’ouvrir sa valise, attention, il va y avoir beaucoup de choses qui vont en sortir.
On lui connait ce foisonnement d’idées. On attend avec inquiétude à chacune de ses expositions, sa façon de voir notre monde, de mettre à nu l’être humain avec tous ses travers ses défauts et ses torts. On attend aussi avec impatience son humour acerbe, sa poésie dévastatrice, sa façon de nous conter la réalité du monde, de nous décrire les phénomènes qui nous entourent face à notre humble position.
Mêlant tragique et grotesque, les scènes, que l’on peut situer entre cauchemars et rêves, donnent à l’artiste la possibilité d’explorer avec minutie le théâtre de l’humanité.
Ses oeuvres souvent d’une teneur sociale dénoncent tant de choses mais donnent aussi la direction d’un possible espoir.
Marcos Carrasquer trouve par la peinture à remettre un peu d’ordre dans cette société emprise de confusion.
Et comme il le souligne, aucune de ses œuvres ne peut malheureusement dépasser notre réalité quotidienne. Sa peinture est alors la conscience de notre société.
On lui pardonnera de nous épier avec autant de bonheur, de nous décortiquer avec autant de malice, de faire de nous sa matière première, avec dérision en digérant et recrachant nos travers avec une dextérité du pinceau et de la plume et une maitrise du détail.
La peinture devient au bout de ses doigts une arme de l’intelligence, il nous ouvre les yeux. Tout n’est pas beau à voir, et cette arme peut faire mal, car nous ne sommes pas dans la peinture de fiction, mais quelle ironie ! Que de vérités ! Sur les êtres humains, sur notre histoire, notre société, notre culture. Quelle puissante liberté d’expression !