Cette nouvelle exposition de Clémence van Lunen présente un nouveau volet de sa création où il est question de martins-pêcheurs, de pots de fleurs et de rideaux.
Pour entrer dans le travail de Clémence van Lunen, il faut tout d’abord savoir qu’elle est une vraie magicienne. Elle arrive avec chacune de ses nouvelles séries, chacun de ses thèmes choisis, à sculpter le réel, à donner chair dans le vrai sens du terme, à ses œuvres, en leur insufflant de la vie avec une maîtrise exceptionnelle des volumes.
Clémence van Lunen est une passionnée de la technique, par les potentialités du matériau, dont elle parvient avec succès à repousser les limites de l’équilibre. C’est un corps à corps, une véritable chorégraphie que l’artiste engage avec le matériau, dont on voit les empreintes de mains ou de bras laissées sur les parois rugueuses ou émaillées de l’œuvre, telles les restes d’une performance.
Transgressant les formes traditionnelles de la sculpture, Van Lunen manie ses terres avec dextérité et savoir-faire technique. Ces compositions défient comme à chacune de ses nouvelles séries, toutes les proportions académiques, par les nombreuses zones de terre brute laissées à vif dans la cuisson.
Cédant depuis ses premières œuvres à son goût pour les arts dit populaires, ces formes désuètes, ou anodines ou utilitaires inspirent l’artiste qui cherche toujours et pour notre plus grand bonheur, ce qui échappe à la tradition, en le sublimant.
Dans cette nouvelle série elle réussit à magnifier le mouvement d’un martin-pécheur qui s’envole d’un pot de fleur ou vient s’y poser, ou le tombé simple d’un rideau qui s’ouvre, et se ferme. Elle utilise la sculpture pour mettre l’accent sur ces gestes, ces actions, ces objets du quotidien.